JOHANNESBURG — Le président de la Fédération internationale de football, Joseph Blatter, a mis "9 sur 10" à l'Afrique du Sud, qui "a prouvé qu'elle pouvait organiser un évènement" comme le Mondial, mais la presse locale demande confirmation dans la gestion au quotidien du pays.
"L'Afrique a mérité nos compliments: elle a prouvé qu'elle pouvait organiser un tel évènement, il s'agissait d'y croire et d'avoir confiance, nous y avons cru et ils l'ont bien fait", a dit M. Blatter lundi à Johannesburg, au lendemain de la finale Espagne - Pays-Bas (1-0 a.p.), lors de la conférence de presse de clôture du Mondial-2010.
Le président de la Fédération internationale de football, Joseph Blatter, au côté du président sud-africain Jacob Zuma, le 11 juillet 2010 à Johannesburg
Mais puisque la première Coupe du monde organisée sur le continent a prouvé que l'Afrique du Sud était capable d'efficacité, à condition de volonté politique, la presse locale appelait lundi les leaders du pays à ne pas se reposer sur leurs lauriers.
"Maintenant que le pays a prouvé ce dont il est capable, il doit agir de la même manière pour fournir les services de base à son peuple", écrit le quotidien The Times.
"Hier, c'était la finale mais ce n'était certainement pas la fin, c'était le début d'un meilleur avenir pour l'Afrique du Sud et l'Afrique", a promis lundi matin le président Jacob Zuma.
Les défis sont de taille dans un pays où, seize ans après la chute de l'apartheid, plus de 40% de la population vit toujours avec moins de deux dollars par jour et les services publics restent défaillants dans les quartiers les plus déshérités.
La sécurité, principal sujet de préoccupation avant le Mondial dans un pays où l'on dénombre 50 homicides par jour en moyenne, a été maîtrisée. "Il n'y a pas eu un seul incident grave, a précisé le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, rien n'a menacé la Coupe du monde, il y a seulement eu des petites choses, mais c'est normal pour un évènement de cette ampleur".
"Il faut féliciter la police sud-africaine, a souligné M. Valcke, elle a travaillé avec tous les départements de sécurité, ils ont fait plus encore qu'on n'attendait, le Commissaire des services de police Bheki Cele a été remarquable, je dis: +Bien joué et merci+".
"La population sud-africaine a désormais une autre vision de sa police, plus respectueuse", a expliqué à l'AFP Delia Fischer, coordinatrice de la Fifa en poste en Afrique du Sud depuis deux ans.
Les transports formaient l'autre point d'inquiétude avant le Mondial, et il y a bien eu des problèmes dans ce domaine, des spectateurs arrivant en retard ou même ratant des matches. Le développement de transports en commun, qui ne sont pas dans la culture du pays, est un des défis du futur, amorcé par l'organisation de la Coupe du monde.
M. Blatter, qui a adressé "un énorme compliment à l'Afrique du Sud et au peuple sud-africain", a estimé que le tournoi "avait changé la perception dans le monde de l'Afrique et des Africains".
Il a conclu sa conférence de presse en rendant hommage à Nelson Mandela, icône de la nation, venu saluer la foule avant la finale dans une petite voiturette. "C'est lui qui a amené la Coupe du monde en Afrique du Sud, il la voulait, il voulait venir voir hier que le rêve était devenu réalité. Je rends hommage au plus grand humaniste vivant, Nelson Madiba Mandela."
De Emmanuel BARRANGUET (AFP)