Lors du conseil national de samedi, Martine Aubry a présenté son équipe de direction. Privé de postes, le camp Royal accuse la patronne du parti socialiste "d'avoir fermé la porte".
Le Parti socialiste reste divisé en deux camps au lendemain du premier conseil national présidé samedi par la nouvelle dirigeante Martine Aubry, une situation que même la droite déplore.
AFP PHOTO BORIS HORVAT
Le premier secrétaire du PS, samedi lors du conseil national. Sa nouvelle direction de 38 personnes ne comprend pas de partisans de Ségolène Royal, faute d'un accord.
Benoît Hamon, le porte-parole du PS, a appelé dimanche sur France info les partisans de Ségolène Royal à cesser les polémiques et à se mettre au travail, mais les "royalistes" estiment qu'on leur a "fermé la porte."
"Maintenant, il faut travailler, la partie est terminée, 'game is over' comme on dit en anglais", a lancé le député européen.
Benoît Hamon a souligné que Ségolène Royal n'avait obtenu que 29% lors du vote sur les motions et qu'il y avait désormais une majorité autour de Martine Aubry, même si celle-ci l'a emporté sur le fil du rasoir.
La maire de Lille a présenté samedi son équipe, composée de 19 hommes et 19 femmes, dont une garde rapprochée, une sorte de "G4" parmi lequel figurent son bras droit François Lamy, le député européen Harlem Désir, le député Arnaud Montebourg, chargé de la rénovation, et le nouveau porte-parole, Benoît Hamon.
Ces nominations n'ont pas satisfait les partisans de Ségolène Royal, qui ont refusé les "strapontins" qu'on leur offrait parce qu'on leur soumettait un texte inacceptable, selon François Rebsamen, proche de l'ex-candidate à la présidentielle.
"Il y a des phrases qui montrent un certain mépris et un certain ostracisme vis-à-vis de 50% du Parti socialiste", a déclaré le député-maire de Dijon à la presse.
"LA PORTE EST BIEN FERMÉE"
"La volonté était clairement de nous exclure de la direction du Parti socialiste. La porte est bien fermée", affirme Vincent Peillon, autre proche de Ségolène Royal, dans un entretien au Journal du Dimanche.
"Vendredi matin, Ségolène Royal a fait l'effort d'appeler Martine Aubry et lui a dit qu'elle était prête à accepter un poste secondaire pour ne pas faire de sa personne une entrave au rassemblement. Martine Aubry a repoussé cette solution tout comme ma candidature", raconte le député européen.
Selon lui, Martine Aubry a raté les deux objectifs qui auraient pu donner le signe d'un nouveau départ. "Les militants voulaient la clarté et le rassemblement. Ils n'ont eu ni l'un, ni l'autre."
Peillon a également réfuté les accusations des partisans de Martine Aubry, selon lesquels les amis de Ségolène Royal ont refusé la main tendue par le nouveau premier secrétaire.
Il estime enfin que la nouvelle direction n'incarne par le "renouvellement" et que les nominations faites samedi traduisent "un repli" plutôt qu'une "ouverture sur la société réelle."
Pour Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, "l'implosion du PS" est "maintenant actée", l'équipe dirigeante de Martine Aubry ne comprenant aucun partisan de Ségolène Royal, et cette situation est déplorable pour la démocratie.
"Il y a une majorité qui a mis la main sur le secrétariat national" et "une opposition qui prend acte du refus de lui laisser une place dans la direction", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Ce n'est pas une bonne nouvelle pour le débat public dans notre pays", a-t-il ajouté.
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/au-ps-l-ere-aubry-commence-dans-la-division_719970.html
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