Confusion en Guinée après une tentative de coup d'État militaire
lepoint.fr (avec agence)
Le général Lansana Conté a régné sur la Guinée pendant 24 années. AFP
Une tentative de coup d'État militaire a eu lieu mardi matin en Guinée, quelques heures seulement après l'annonce de la mort du président, le général Lansana Conté, qui est décédé à 74 ans à la suite d'une longue maladie. Mais les autorités de Guinée se veulent rassurantes et tentent de minimiser la menace de coup d'État militaire. Le gouvernement "n'est pas dissous", a affirmé le Premier ministre guinéen Ahmed Tidiane Souaré. "Je ne connais pas ceux qui ont parlé. Je suis sûr qu'ils reviendront à la raison. Ils n'ont pas utilisé la force. Il n'y a de menace contre personne", a-t-il encore assuré sur les ondes de RFI.
Même son de cloche du côté du président de l'Assemblée nationale guinéenne, Aboubacar Somparé, qui devrait s'occuper de gérer temporairement les affaires du pays et d'organiser une élection présidentielle dans les 60 jours. Selon lui, une "minorité de soldats et d'officiers" ont mené la tentative de coup d'État militaire et "la grande majorité est encore loyaliste". "Nous avons appris qu'ils sont en train de négocier entre officiers, nous attendons le résultat de leurs négociations, après on verra ce qu'il faut faire", a-t-il expliqué.
Un règne long de 24 ans
Si aucune violence n'a été signalée dans le pays depuis le décès présidentiel et la tentative de coup d'État, une certaine confusion au sein des putschistes est perceptible. Des tractations ont eu lieu au camp Alfa Yaya Diallo, le plus grand du pays, et une majorité de putschistes ont choisi comme chef le lieutenant-colonel Sekouba Konaté, commandant du bataillon autonome des troupes aéroportées, principale unité d'élite de l'armée, selon des militaires loyalistes. Mais des putschistes ont refusé ce choix car il n'était pas le plus gradé. Restant sur ce désaccord, ils ont ensuite quitté le camp pour aller au centre-ville.
Peu après la mort de Lansana Conté, après 24 ans de règne, les militaires avaient annoncé à la radio d'État "la dissolution du gouvernement, des institutions républicaines et de la Constitution". "À compter d'aujourd'hui, la Constitution est suspendue, ainsi que toute activité politique et syndicale", avait déclaré le capitaine Moussa Dadis Camara, qui serait un porte-parole s'exprimant au nom des putschistes. Ces derniers, regroupés dans un "Conseil national pour la démocratie et le développement" (CNDD), avaient aussi demandé aux "membres du gouvernement et à tous les officiers généraux de se rendre" au principal camp militaire du pays, à Conakry, "en vue d'assurer leur sécurité".
Dans son allocution, le capitaine Camara, chef de la section carburant à l'intendance des armées, avait mis en avant le "désespoir profond de la population" et accusé les gouvernants d'être responsables de la situation actuelle de la Guinée. "La Guinée a fêté le cinquantenaire de son indépendance le 2 octobre avec un classement dans la catégorie des pays les plus pauvres de la planète. Avec les immenses ressources naturelles dont elle est dotée, la Guinée aurait pu être beaucoup plus prospère, mais l'histoire et les hommes en ont décidé autrement", a-t-il reproché.
Inquiétude de la communauté internationale
Après cette tentative de coup d'État, la communauté internationale a exprimé son inquiétude. L'Union européenne (UE), l'Union africaine (UA), les États-Unis et la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) ont appelé au respect de la Constitution pour des élections libres. L'UA doit aussi organiser mardi ou mercredi une réunion d'urgence de son Conseil de paix et de sécurité. Quant au représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, il a appelé "toutes les parties prenantes" à faire preuve de "retenue".
Le "général-président" Lansana Conté était arrivé au pouvoir le 3 avril 1984 à la faveur d'un coup d'État militaire, peu après la mort du "père de l'indépendance" Ahmed Sekou Touré. Depuis, il avait toujours pris appui sur les dirigeants de l'armée pour avoir la haute main, avec son clan, sur la vie politique et économique du pays. Et il s'accrochait au pouvoir, malgré ses maladies (une forme aiguë de diabète, une leucémie...) et une contestation de plus en plus vive.
http://www.lepoint.fr/actualites-monde/confusion-en-guinee-apres-une-tentative-de-coup-d-etat-militaire/924/0/301971
Même son de cloche du côté du président de l'Assemblée nationale guinéenne, Aboubacar Somparé, qui devrait s'occuper de gérer temporairement les affaires du pays et d'organiser une élection présidentielle dans les 60 jours. Selon lui, une "minorité de soldats et d'officiers" ont mené la tentative de coup d'État militaire et "la grande majorité est encore loyaliste". "Nous avons appris qu'ils sont en train de négocier entre officiers, nous attendons le résultat de leurs négociations, après on verra ce qu'il faut faire", a-t-il expliqué.
Un règne long de 24 ans
Si aucune violence n'a été signalée dans le pays depuis le décès présidentiel et la tentative de coup d'État, une certaine confusion au sein des putschistes est perceptible. Des tractations ont eu lieu au camp Alfa Yaya Diallo, le plus grand du pays, et une majorité de putschistes ont choisi comme chef le lieutenant-colonel Sekouba Konaté, commandant du bataillon autonome des troupes aéroportées, principale unité d'élite de l'armée, selon des militaires loyalistes. Mais des putschistes ont refusé ce choix car il n'était pas le plus gradé. Restant sur ce désaccord, ils ont ensuite quitté le camp pour aller au centre-ville.
Peu après la mort de Lansana Conté, après 24 ans de règne, les militaires avaient annoncé à la radio d'État "la dissolution du gouvernement, des institutions républicaines et de la Constitution". "À compter d'aujourd'hui, la Constitution est suspendue, ainsi que toute activité politique et syndicale", avait déclaré le capitaine Moussa Dadis Camara, qui serait un porte-parole s'exprimant au nom des putschistes. Ces derniers, regroupés dans un "Conseil national pour la démocratie et le développement" (CNDD), avaient aussi demandé aux "membres du gouvernement et à tous les officiers généraux de se rendre" au principal camp militaire du pays, à Conakry, "en vue d'assurer leur sécurité".
Dans son allocution, le capitaine Camara, chef de la section carburant à l'intendance des armées, avait mis en avant le "désespoir profond de la population" et accusé les gouvernants d'être responsables de la situation actuelle de la Guinée. "La Guinée a fêté le cinquantenaire de son indépendance le 2 octobre avec un classement dans la catégorie des pays les plus pauvres de la planète. Avec les immenses ressources naturelles dont elle est dotée, la Guinée aurait pu être beaucoup plus prospère, mais l'histoire et les hommes en ont décidé autrement", a-t-il reproché.
Inquiétude de la communauté internationale
Après cette tentative de coup d'État, la communauté internationale a exprimé son inquiétude. L'Union européenne (UE), l'Union africaine (UA), les États-Unis et la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) ont appelé au respect de la Constitution pour des élections libres. L'UA doit aussi organiser mardi ou mercredi une réunion d'urgence de son Conseil de paix et de sécurité. Quant au représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, il a appelé "toutes les parties prenantes" à faire preuve de "retenue".
Le "général-président" Lansana Conté était arrivé au pouvoir le 3 avril 1984 à la faveur d'un coup d'État militaire, peu après la mort du "père de l'indépendance" Ahmed Sekou Touré. Depuis, il avait toujours pris appui sur les dirigeants de l'armée pour avoir la haute main, avec son clan, sur la vie politique et économique du pays. Et il s'accrochait au pouvoir, malgré ses maladies (une forme aiguë de diabète, une leucémie...) et une contestation de plus en plus vive.
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